Interview de notre ingénieur packaging Lucas

Interview de notre ingénieur packaging Lucas

Publié le 03 June 2025

Dans cet article, on a un interviewé notre ingénieur packaging Lucas Dugand afin de comprendre comment nos emballages sont pensés, testés et améliorés au quotidien. Écoresponsabilité, praticité, innovations… découvrez tout ce qui se cache derrière vos packs préférés !

 

L'INTERVIEW EN RÉSUMÉ :

L'INTERVIEW COMPLÈTE RETRANSCRITE: 

 

Peux-tu te présenter ? Quel est ton parcours et ton rôle chez Color Foods ?

   

Je suis ingénieur en packaging, j’ai fait toutes mes études dans l'emballage. J’ai commencé par un DUT en packaging et conditionnement à Reims ensuite j’ai fait une école d'ingénieur à l'ISIP à Angoulême, cela appartient aux Art & Métiers, école dans laquelle j’ai eu une expérience une alternance dans la pharmaceutique et puis dans l’imprimerie. 

 

Après ces 3 ans je suis arrivé dans la région de à Marseille et j’ai commencé à exercer le métier d’ingénieur packaging. Aujourd’hui ça fait 3 ans que je suis chez Color Foods et je m’occupe de la conception d’emballages. Pour résumer, je me charge de transformer les idées packaging d’un service marketing ou d’un client en un emballage qui soit utilisable sur nos lignes de conditionnement en faisant attention à nos contraintes techniques. 

 

 

 

Quelles sont les spécificités du packaging dans le secteur de l'agroalimentaire et des fruits secs ?

 

Chaque produit peut avoir des spécificités différentes. Souvent on fait attention aux barrières que l’on doit utiliser c'est-à-dire si le produit est sensible à l’oxygène, à la vapeur d’eau, à la lumière.

 

On va choisir parmi une catégorie de fournisseur des films qui sont toujours aptes au contact alimentaire et qui répondent aux standards notamment en termes de libération des particules. En effet, ces spécificités sont dues au fait que l’on travaille en alimentaire sur les fruits secs et les fruits séchés qui est une catégorie à part entière.

 

 

Quels sont les grands enjeux liés au conditionnement en GMS* vs RHF** ?

 

En soit oui il y a des petites différences entre les deux. Les emballages liés à la RHF sont plutôt des emballages assez grands donc du grand volume avec une utilisation pour le consommateur qui doit être simple, du fait que ce soit utilisé en cuisine. Ensuite en GMS on va avoir des emballages qui doivent résister aux multiples manipulations qui peuvent être faite en magasin et il y a un côté très charte graphique très marketing qui est plus en avant sur la partie GMS. 


Après sur l’aspect du développement on va traiter un client RHF comme un client GMS. D’un point de vue enjeu il y a les lois et directives européennes qui lient les deux où on nous demande d’avoir des emballages de plus en plus vertueux. Ce qui est déjà le cas pour nos marques SUN, LA Favorite, Les Fadas, notamment SUN qui a des films en mono-matériau. Ces exigences sont demandées autant dans un monde que dans l’autre donc même si il y a des utilisations différentes des emballages on a un besoin d’homogénéité sur les matériaux, sur l’éco conception à travers les deux réseaux.

 

 

GMS* : Grandes et Moyennes Surfaces

RHF**: Restauration Hors Foyer

 

Peux-tu nous expliquer comment tu choisis un type d’emballage, quelles sont les étapes de sélection ?

 

 

Tout d’abord, on analyse le produit fini que l’on va mettre à l’intérieur. Cela va déterminer la barrière que l’on va choisir pour le film d’emballage et même potentiellement  le matériau d’emballage. Pour des produits plus sensibles on va avoir tendance à mettre une couche de barrière EVOH qui va être prise en “sandwich” entre les deux matériaux plastique ou autre.

 

Ensuite une fois que l’on a choisi cet aspect moi je regarde le grammage définitif du produit ce qui va me permettre de choisir la taille d’emballage la plus optimisée possible. A ce moment-là on a un emballage au volume du produit que l’on va conditionné

 

La prochaine étape c’est de choisir un conditionnement donc un carton de regroupement, qui pareil sera optimisé pour mettre le plus de produit sur la palette et améliorer la logistique derrière d’un côté nous on va stocker plus de produit et on va optimiser les transports logistiques.

Une fois cela fait nous on travaille avec des agences, avec des clients qui ont des agences pour développer une charte graphique, un design pour que le produit se vende et plaise aux consommateurs. Il peut y avoir des exigences clients par exemple la demande d’une ouverture facile, dans ces cas là on a plus tendance à choisir un format doypack avec un zip à l’intérieur pour refermer plus facilement le sachet. Ou bien mettre des étiquettes de refermabilité qui vont se recoller sur le film.

 

Donc tout ça forme un ensemble de processus pour lesquels on peut être amené à faire des essais pour s’assurer que ça passe bien et que cela respecte nos contraintes techniques sur nos lignes de conditionnement et que cela plaise aux clients.

 

 

C'est un métier très transversal ?

 

 

Oui c’est un métier qui indirectement est au cœur de tous les services. En effet, une partie qualité sur par exemple sur l'amélioration, sur les films en contact avec l'alimentation. Une partie marketing où on va développer des designs, on va aussi travailler avec des imprimeurs pour s’assurer que ce qui est imaginé par le service marketing soit réellement réalisable sur le film en impression ou sur d’autres emballages.

 

Ensuite, une partie très logique sur la palettisation sur l’optimisation des transports logistiques. Et derrière tout ça il y a une pseudo casquette RSE où j’essaye de faire attention à chaque étape du processus de développement que l’on respecte et que l’on optimise au mieux la conception du produit.

 

 

As-tu un projet récent ou un défi particulier que tu pourrais nous partager notamment en RSE ?

 

 

Il y a énormément de projets en cours notamment liés à la RSE. Le projet le plus récent c’est la refonte de notre cup Douchou. Quand on a fait notre changement de charte graphique on en a profité pour changer l'emballage qui était une cup en carton qui est un faux ami du recyclage. Car ce carton a un revêtement en plastique qui vient perturber le tri et le recyclage de ces cup. Donc peu de gens le savent mais cela reste compliqué à recycler donc on a fait le choix de changer le matériau de la cup, on est passé sur une cup en PET recyclé donc c’est le même matériau que l’on utilise pour faire des bouteilles de soda, d’eau.

 

C’est un matériau majoritairement présent sur le marché donc il y a un gros volume d’emballage à recycler et on a facilement de la matière recycler. Ces cup intègrent 30% de matières recyclées sur leur poids total. La problématique avec ces matériaux recyclés c’est qu’il est difficile de s’assurer du contact alimentaire, plus on va intégrer de la matière recyclée “souillée” plus on va avoir de difficulté à obtenir un matériau qui est apte au contact alimentaire.

 

Aujourd’hui, il existe beaucoup de solutions, le PET offre beaucoup de possibilités c’est pour cela qu’on l’a choisi cette cup avec 30% de matériau recyclé. Pour le design il y a un fourreau en carton tout autour de la cup qui est en carton recyclé, ensuite on a un opercule en PET qui vient sceller cette cup ; ce qui forme à peu près un monomatériau si on oublie le fourreau en carton détachable. Et par-dessus on a un couvercle en PP réutilisable. 

 

Donc on peut dire que c’est une amélioration d’un point de vue environnemental car on va commencer à intégrer de la matière qui a déjà été employé on pourrait même aller encore plus loin puisque les couvercles sont réutilisables en développant un système de flux logistique pour récupérer des couvercles auprès des utilisateurs et les réemployer et les remettre dans le système. Cela pourrait être possible mais c’est difficile aujourd’hui de mettre en place ce flux logistique.

 

Pour rejoindre la question de départ plus sur la RSE, le réemploi et la réintégration de produits recyclés vont être des étapes clés dans le développement packaging futur sur les 20 prochaines années. D’ailleurs il y a une nouvelle réglementation européenne qui est sortie qui s’appelle la PPWR donc en français la régulation des packagings et des déchets d’emballages. Cette réglementation fixe des objectifs très précis en 2030, en 2040 on va intégrer de plus en plus de matières recyclées à ces étapes clés. 

 

 

Tu dois être constamment à l'affut de ces innovations ?

 

Constamment chercher oui et non puisque quand ce genre de réglementation sort on a de très bon fournisseurs qui sont assez en avance et qui vont proposer des solutions. 

 

Aujourd’hui ce qui est très difficile c'est ce que je disais tout à l’heure c’est l'attitude au contact alimentaire. Il y a eu peu de développements qui ont été réalisés pendant les 3 dernières années parce qu' on savait que cette réglementation était en cours de rédaction. Donc d’un point de vue R&D il ne s’est pas passé grand-chose en emballage.

 

Maintenant que cette réglementation est sortie, il va y avoir de plus en plus de propositions des fournisseurs. Après oui il faut rester toujours en veille pour être sûr que la société aille dans le bon sens.

 

 

Comment vois-tu évoluer les attentes autour des emballages ?

 

Constamment chercher oui et non car quand ce genre de réglementation sort on a de très bon fournisseurs qui sont déjà assez en avance et qui vont proposer des solutions. Aujourd’hui ce qui est très difficile c'est ce que je disais tout à l’heure c’est l'attitude au contact alimentaire. Il y a eu peu de développements qui ont été réalisés pendant les 3 dernières années parce qu' on savait que cette réglementation était en cours de rédaction.

 

Donc d’un point de vue R&D il ne s’est pas passé grand-chose en emballage. Maintenant que cette réglementation est sortie, il va y avoir de plus en plus de propositions des fournisseurs. Après oui il faut rester toujours en veille pour être sûr que la société aille dans le bon sens.

 

 

Quels sont les sujets d’avenir en matière de packaging alimentaire notamment en RSE ?

 

C’est principalement ce que j’ai pu expliqué plus tôt. Il y a aussi beaucoup d’actions qui vont être faites du côté des fournisseurs qui nous vendent des emballages. Par exemple on reçoit des bobines de zip et notre fournisseur de zip recycle ces membrins, ils sont détachables et démontables en plusieurs pièces. Ils vont les récupérer pour remettre du zip derrière et nous le renvoyer donc y’a ce genre de choses qui sont faites.

 

On a aussi quelques fournisseurs qui récupèrent les glassines des étiquettes donc les étiquettes sont en rouleau et le support sur lequel sont posées les étiquettes c’est ça qu’on appelle glassine. Elle est récupérée, broyée et ils en font de l'isolate cellulose donc un isolant pour les combles. Donc à peu près deux fois dans l’année on envoie 2-3 tonnes de glassines qui seront recyclées en isolation. 

 

 

Et pour conclure une journée type d'un ingénieur pack ? Des missions types ou un exemple ?

 

J’ai pas vraiment de journée type. Mais cela peut commencer par un essai en production, souvent quand on a besoin de faire des essais emballage on fait très tôt le matin pour s' il y a un retard engendré sur les lignes de production que cela puisse être rattrapé sur la journée.

 

Donc on va commencer par faire un essai, ensuite on rédige un rapport d’essai s’il y a des projets reliés on complète également les fiches. Ensuite, il y a beaucoup de communication toute la journée sur les différents projets qui sont en cours de développement sur la partie design, donc ça va être des clients qui demandent des tracé de découpe pour imposer leur design, des échanges avec des imprimeurs sur des contraintes techniques ou bien des clients ou la production sur des problématiques techniques, sujets liés à l’emballages. 

 

Le fait que les journées ne se ressemblent pas c’est ce que j'aime dans mon métier, il y a beaucoup de différence entre chaque projet, entre les fournisseurs d’un point de vue de technicités donc c’est intéressant pour moi de pouvoir m’appuyer sur différents fournisseurs avec toujours une solution pour faire aboutir un développement. En parallèle de tout ça, c’est un métier un peu au cœur de l’usine sans réellement l’être et c’est intéressant de pouvoir être au milieu de tous ces services, cela donne une vision d’ensemble très rapidement et cela permet de pouvoir bien se situer dans chaque projet et bien l’orienter le plus tôt possible.

 

 

Un dernier message de Lucas

 

Le plus important car ce qui est difficile aujourd’hui dans l’emballage c’est qu’il y a beaucoup d’a priori. Je pense que les gens doivent comprendre cet équilibre entre éco-conception et conservation du produit. 

 

Le papier risque de s'arrêter un peu tout doucement notamment avec cette réglementation on te dit qu’il faut que tu aies 80% de fibres dans tes emballages. Aujourd’hui on est à 60%, ça passe sur le papier mais en centre de tri en réalité ils n’arrivent pas forcément à le recycler car il faut séparer les matières et les fibres sont endommagées et transportent du plastique. C’est mélanger avec du papier vierge mais ce plastique restant vient endommagé dans le processus de recyclage donc c’est dommage. 

 

Quand on passe à des solutions à 80% de fibres, du coup le reste cela reste des matières éco-conçu on diminue vachement la conservation de produits. C'est un peu déjà le cas chez nous même si on est à 60% fibres / 40% de plastique, sur le même format d’emballages en plastique on est à 12 mois de conservation et en papier à 9 mois. La vraie question elle est là ok pour le papier pas de problèmes mais peut être sur certaines catégories de produits moins sensibles que d’autres. Si à la fin on me dit que l’emballage c’est en papier mais le produit se garde que 3 mois ça ne m’intéresse pas, car il y a plus de chance que l’on jette la denrée plutôt qu’on ait un emballage vertueux qui devient une boucle sans fin ou un report du problème.

Merci pour votre confiance !

 

Color Foods, c'est plus de 75 ans d’expérience dans les fruits secs de qualité.

Merci d’être à nos côtés et bienvenue dans la suite de l’aventure !

À bientôt,

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